La compression médicale
En association avec les règles hygiéno-diététiques, la compression médicale joue un rôle essentiel dans la prise en charge du lymphoedème (14).
Le dispositif compressif est généralement composé de bandes, bas et manchons. Pour certaines catégories de lymphoedèmes, un vêtement compressif comme un panty peut être nécessaire.
Les compressions peuvent être de série pour les lymphoedèmes les moins volumineux, ce qui permet un plus grand choix de coloris et de texture, ou nécessiter du sur mesure dans les autres cas. A noter que pour le membre supérieur, seul le sur mesure est pris en charge par l’Assurance Maladie.
.
-
Les bandes de contention
Elles sont réservées aux traitements de courte durée, durant la première phase de thérapie décongestive, celle de la réduction du volume du lymphoedème, qui dure de quelques jours à quelques semaines.
Lors des bandages, la protection de la peau et l’uniformisation de la pression sont parfois indispensables. En ce cas, on peut y associer des dispositifs de capitonnage comme de la mousse, des coussins ou de la ouate.
Il existe une multitude de bandes de contention, à allongement court, c'est-à-dire peu extensible, à allongement long, avec du coton, de l'élasthanne...
Chaque praticien a ses propres préférences. Ce sont toutefois très souvent
les bandes à allongement court, les bandes coton et celles avec mousse
intégrée qui sont prescrites.
-
Les bas
Ce type de compression est utilisé durant la deuxième phase de thérapie décongestive,
celle du maintien du lymphoedème et donc adapté à un usage à long terme.
Il comprend des chaussettes, bas-cuisse, collants, hémi-collants. Le port de l’un ou de l’autre dépend de la localisation du lymphoedème.
Pour que la pression soit efficace, il est conseillé d’utiliser la pression maximale tolérée et il est parfois nécessaire de juxtaposer plusieurs bas. Il est ainsi possible de superposer chaussette+bas, bas+bas, collants+chaussette ou collant+bas. Les pressions s'additionnent alors et les 2 ou 3 couches superposées font un effet de micro-massage.
En complément du port de bas le jour, un bandage nocturne peut être utile.
-
Les manchons
Tout comme pour les bas, ils font partie de la deuxième phase de thérapie décongestive et assurent le maintien du lymphoedème du bras à long terme. De même, il est conseillé d’utiliser la pression maximale tolérée pour un meilleur résultat et si nécessaire, d’y associer un bandage nocturne.
La compression sur mesure
Il existe deux techniques de fabrication :
-
Le tricotage circulaire (sans couture) : il s’agit d’un produit peu épais de classe II à IV, destiné au membre supérieur ou inférieur, utilisé en préventif ou dans le cas de lymphoedèmes peu volumineux et non indurés et sur une morphologie classique.
-
Le tricotage rectiligne (avec couture) : il s’agit d’un produit épais de classe II à IV, destiné au membre supérieur ou inférieur, adapté au traitement du lymphoedème et aux morphologies atypiques.
Le tricotage rectiligne offre davantage d’options que le tricotage circulaire, comme le choix de la bande antiglisse, du coloris, l’ajout d’une fermeture éclair ou de doublure pour les zones sensibles, la découpe anatomique de la main, du haut du bras, du pied ouvert, du haut de la jambe, le mixage des niveaux de compression pour les membres inférieurs par exemple.
La compression sur mesure s’applique notamment aux manchons, mitaines, gants, gilets, chaussettes, bas-cuisse, hémi-collants, collants, pantys, chevillières, genouillères, cuissards etc.
Les conseils d’entretien
Il est conseillé de laver sa compression tous les jours, à l’eau tiède, avec une lessive classique, puis de la rincer abondamment, la presser dans une serviette éponge et la faire sécher loin de toute source de chaleur.
Un lavage en machine est également possible avec un programme doux, à froid ou maximum 30°, avec essorage doux. N’utiliser ni lessive pour la laine, ni adoucissant, ni sèche-linge.
Il a été constaté que les compressions ont tendance à glisser sur une peau trop sèche. Il est donc conseillé d’entretenir sa peau par des gommages réguliers, de l’hydrater chaque jour avec un lait fluide et non pas avec une crème car trop riche, pour une meilleure tenue de la compression tout au long de la journée.
Dans le cas de bas autofixants, il est recommandé de bien laver la bande de silicone chaque jour afin qu’elle retrouve toute son adhérence. En cas d’apparition de rougeurs au niveau de la bande de silicone, nettoyer la bande et l’irritation avec un antiseptique et appliquer une crème isolante réparatrice le matin sur la peau, à l’endroit où se place la bande antiglisse.
Pour plus d’information, demander conseil à votre pharmacien.
L’aide à l’enfilage
Il peut être parfois difficile d’enfiler ses bas, collants ou chaussettes de contention. En ce cas, porter, lors de leur mise en place, des gants en latex, ou en caoutchouc pour les personnes allergiques au latex. Cela permet une meilleure adhérence et facilite nettement l’enfilage.
Une fois la compression en place, les gants permettent de bien répartir la matière sur la jambe afin d'éviter notamment l'effet garrot.
Plusieurs marques proposent également des dispositifs d’aide à l’enfilage. Demander conseil à votre pharmacien.
Les autres dispositifs de compression
Certaines marques proposent également des dispositifs complémentaires à la compression classique, notamment :
-
Des wraps, qui sont des vêtements de contention non élastique pour les membres inférieurs ou supérieurs, instantanément ajustables, très pratiques pour faciliter le quotidien des patients.
-
Des vêtements mobilisateurs, destinés aux membres inférieurs ou supérieurs, utilisables dans la phase de réduction ou de maintien du lymphoedème, qui apportent un capitonnage et ont un effet massant supplémentaire qui favorise le retour lymphatique.
Pour plus d’information, consulter votre orthésiste.
Les contre-indications à la compression médicale
Il existe certaines contre-indications absolues à la compression médicale. Pour plus d’information, consulter votre médecin traitant.